- efflanqué
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♢ (Personnes) Maigre, décharné. « ce petit homme maigre, efflanqué dans un uniforme porté à la diable » (Madelin).⊗ CONTR. Gras, rebondi.Synonymes :- décharné- étique- osseux- secContraires :- charnu- dodu- gras- gros- potelé- rebondi- repletefflanqué, éeadj. Qui a les flancs creux et décharnés. Cheval efflanqué.|| (Personnes) Maigre et sec. Une femme grande et efflanquée.⇒EFFLANQUÉ, ÉE, part. passé et adj.I.— Part. passé de efflanquer.II.— Emploi adj. Maigre des flancs.A.— [En parlant d'un animal, en partic. d'un cheval] Une longue haridelle, courte-queue, bien efflanquée, qu'il appelait un cheval de race (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 96). On reconnut le chat, tout efflanqué, sans poil, la queue pareille à un cordon (FLAUBERT, Bouvard, t. 2, 1880, p. 170) :• 1. ... sur une route qui fuyait dans la direction du Maroc, on voyait cheminer des silhouettes efflanquées de chameaux...LOTI, Fleurs d'ennui, 1882, p. 308.B.— P. ext. [En parlant d'un être hum.] Maigre et longiligne. Trois gamins efflanqués le regardaient en rigolant (SAINT-EXUPÉRY, Courr. Sud, 1928, p. 39). C'était une femme entre deux âges, nerveuse et efflanquée, qui fabriquait en chambre « l'article de Paris » (DABIT, Hôtel Nord, 1929, p. 125) :• 2. C'était un individu d'environ cinquante ans (...) efflanqué plutôt que mince et respirant sur toute sa médiocre personne, un air matois et mal en point qui n'attirait en rien la sympathie.CARCO, Rien qu'une femme, 1924, p. 223.— Emploi subst. Personne efflanquée. Sortant des Invalides, je fis route avec un Canadien, un grand efflanqué qui faisait des enjambées de coureur de bois (CENDRARS, Main coupée, 1946, p. 104). Le courtaud gras et fleuri, l'efflanqué blême, n'avaient pas quitté leur poste d'observation (ARNOUX, Roi, 1956, p. 322).C.— P. anal. [En parlant d'une chose] On m'introduisit dans un grand salon que j'eus bien vite inventorié (...) le divan efflanqué, des fauteuils vides de crin, la cheminée plus froide que son marbre (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 336). À un angle de rue, dans un quartier de maisons à peine hautes, il [un gratte-ciel] se dresse tout seul, grêle, efflanqué, paradoxal (LOTI, Vertige mond., 1917, p. 194).Rem. On rencontre ds la docum. un emploi au sens d'« inconsistant ». Prendre une goutte de café dans un océan de lait; — breuvage efflanqué (BARB. D'AUREV., Memor. 1, 1838, p. 211).Fréq. abs. littér. :92.efflanqué, ée [eflɑ̃ke] adj.ÉTYM. 1573, esflanqué (→ Rage); efflanchée (d'un animal) « qui fait maigrir à l'extrême », 1390; de é-, es-, flanc, et suff. -é.❖1 (En parlant des animaux, et particulièrement du cheval). Dont les flancs sont creusés par la maigreur. ⇒ Décharné, maigre, squelettique. || Un mauvais cheval (cit. 27) efflanqué. ⇒ Haridelle.1 (…) petites rosses barbes à tous crins, efflanquées, haletantes, ayant la maigreur, la coupe aiguë et la vive allure des hirondelles.E. Fromentin, Une année dans le Sahel, p. 34.2 Par ext. (en parlant des personnes). Maigre, décharné. ⇒ Maigre, mince, sec (→ Décoller, cit. 4). || Un grand garçon efflanqué.2 Devant ce petit homme maigre (Bonaparte), efflanqué dans un uniforme porté à la diable, la figure blême sous les cheveux en désordre, « un vrai parchemin », dit un témoin, on s'esclaffa; c'était donc, « ce gringalet », l'homme que le Directoire imposait comme chef à un Masséna, à un Augereau (…)Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, L'ascension de Bonaparte, IV, p. 51.♦ Fig. || Un meuble, un objet efflanqué, allongé et mince (avec une idée de maigreur excessive).♦ Par métaphore :3 (…) vous avez longtemps courtisé la muse, vous avez essayé de la dévirginer; mais vous n'avez pas assez de vigueur pour cela; l'haleine vous a manqué, et vous êtes retombés pâles et efflanqués au pied de la sainte montagne.Th. Gautier, Préface de Mlle de Maupin, éd. critique Matoré, p. 17.❖CONTR. Gras, gros, rebondi.DÉR. Efflanquer.
Encyclopédie Universelle. 2012.